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Question délicate. Le secteur du jeu vidéo est en pleine effervescence avec, depuis quelques années, l’apparition de nombreuses écoles/formations privées, parfois très spécialisées (Bellecour, ECV, Emile Cohl, Isart Digital, New3dge, PoleIIID, Rubika…). Les formations publiques sont rares (Enjmin, quelques licenses professionnelles…).
Chaque année donc, plusieurs centaines d’étudiants en bénéficient… Il est devenu difficile de se positionner en tant qu’autodidacte face à ces étudiants de mieux en mieux formés et préparés sachant que, même entre eux, la concurrence est rude durant leur recherche de stages. Une décennie en arrière, le domaine du jeu vidéo était beaucoup plus accessible. L’avantage de nos métiers réside surtout dans le fait que le portfolio et le talent importent plus que la formation suivie. Un autodidacte ultra-talentueux peut donc tirer son épingle du jeu. Les exemples sont rares mais existent. Des passerelles sont aussi possibles depuis les formations ‘Arts Appliqués’ (BTS, DMA…) et certains DUT.
L’autre possibilité consiste à “pénétrer” les entreprises par des postes plus accessibles : stage, cellule de test ou de communication visuelle par exemple. À Ankama, de nombreux testeurs ont évolué à des postes de production ou de game design. Encore, un graphiste à la communication visuelle est devenu un excellent character-designer. Chacun peut se faire remarquer pour ses compétences, ses qualités humaines, sa motivation et/ou n’importe quelle autre raison mystique.
Quoiqu’il en soit, le jeu vidéo est devenu une industrie exigente, les profils recherchés doivent prétendre à de réelles qualités techniques et/ou artistiques, fruit de plusieurs années de travail… La passion seule ne peut suffire ! C’est enfin une industrie attractive, il faut être conscient que la concurrence y est de plus en plus féroce.
RESSOURCES:
– Comment choisir sa formation en jeu vidéo ?
– Peut-on travailler dans le secteur des jeux vidéo avec un BTS ou un DUT ?
– Quelles sont les écoles uniquement dédiées au jeu vidéo ?
– Comment se former aux métiers des jeux vidéo sans passer par une école spécialisée ?
– Jeu vidéo : les licences professionnelles spécialisées
– L’ENJMIN : la seule école publique formant aux jeux vidéo
– Formations privées : Bellecour, ECV, Emile Cohl, Isart Digital, New3dge, PoleIIID, Rubika…
– Formations publiques : ESAAT, Enjmin.
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Le sujet des stages est difficile à généraliser : chaque entreprise adopte sa propre ‘philosophie’ en la matière. Certaines entreprises abusent de stagiaires en batterie, pour leur faire produire des tâches à moindre coût… voire compenser le manque de moyens financiers et/ou humains. D’autres, au contraire, privilégient les stages de fin d’études pour accompagner une personne méticuleusement choisie, dans l’optique de la former puis la recruter.
Certaines compétences dans le jeu vidéo sont plus ouvertes aux offres de stages, par exemple le marketing, le community management, la communication, l’événementiel, la gestion de projet, etc. Pour ce qui est des métiers du Design, les stages sont plus rares. En effet, un stagiaire représente un réel investissement en temps pour le tuteur, parfois difficile à concillier avec les impératifs de production. Il faut un temps non négligeable pour assimiler les exigences d’un projet, que ce soit techniquement ou artistiquement. C’est la raison pour laquelle sont privilégiés les stages longue durée (3 mois minimum) et les profils d’étudiants avec beaucoup de talent, d’autonomie, d’adaptabilité et surtout de maturité, combiné à un solide portfolio. Rien que ça !
Dans votre recherche, sélectionnez le meilleur de votre travail (moins mais mieux) et soignez votre présentation ! Ne vous contentez pas d’une lettre de motivation. Telle entreprise exigera une bande démo par spécialité (décor, animation, FX…), telle autre vous fera passer un test, une dernière se satisfera d’un portfolio suivi d’un entretien. Renseignez-vous sur les prérequis de l’entreprise convoitée. À ANKAMA par exemple, connaître le logiciel Adobe Flash ou être familier avec le style graphique des projets phares est un gros plus.
Un autre bon moyen est de se faire remarquer lors d’événements divers : salons, conventions, conférences, concours officiels, sessions de recrutement, etc. Le facteur chance joue beaucoup : rencontrer la bonne personne au bon moment au bon endroit. Soyez social !
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Question intéressante. Peut-être mon expérience subjective et singulière en guidera quelques un.e.s ? Je suis issu de la filière ‘Arts Appliqués’ : via une Mise à Niveau en Arts Appliqués (M.A.N.A.A), suivie d’un BTS Communication Visuelle (option Multimédia) puis un DMA Cinéma d’animation. Ma réponse est en demi-teinte :
OUI, les Études que j’ai entreprises ont conforté ma spécialisation. L’École offre un cadre de travail strict ; la filière Arts Appliqués est exigente, incite au travail, à la créativité et à l’ouverture d’esprit. J’y ai acquis toutes mes bases techniques et artistiques. Au delà de professeurs plus ou moins compétents et d’exercices parfois douteux, je pense que c’est par l’émulation avec ses camarades de classe que l’on apprend et progresse le mieux.
Ceci étant, NON, les Études ne m’auraient permises, seules, de joindre l’industrie du jeu vidéo et de l’animation. Parfois, les formations sont (trop?) scolaires, les professeurs déconnectés des réalités et exigences des entreprises et de l’industrie. J’ai vite orienté mon projet professionnel de BTS autour de l’animation, j’ai créé un site web portoflio en isométrie inspiré des jeux vidéo, j’ai activement participé à la communauté créative Cafésalé grâce à laquelle j’ai pu faire de fabuleuses rencontres, encore cruciales aujourd’hui, et partager une émulation unique à l’époque. J’y ai appris et mis à l’épreuve ma pratique du dessin et de la peinture digitale sur plusieurs années.
Le jour où je suis arrivé devant le patron d’ANKAMA , pour un entretien, je n’ai montré AUCUN travail étudiant. Je me souviens : les décors d’un mini-jeu inspiré du manga Naruto, réalisé avec des potes, lui avaient tapé dans l’oeil ! Mes conseils aux étudiant.e.s : ne soyez pas attentistes, ne vous contentez pas du seul cadre scolaire. Limitez la procrastination et les addictions chronophages (jeux vidéo multijoueurs, réseau sociaux…). Poursuivez votre passion au travers d’une pratique régulière (du dessin, du code, de la 3D ou que sais-je) et de projets personnels épanouissants !
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Question délicate ; je connais mal le sujet des écoles et formations en ligne. Je vais m’autoriser une réponse en demi-teinte suivie de quelques conseils, lesquels n’engagent que moi !
Par défaut, je suis sceptique sur l’enseignement généraliste ‘à distance’, pour la simple raison que l’apprentissage en École repose solidement sur le cadre de travail et le contact humain (émulation avec ses camarades de classe et intervenants professionnels). Autre aspect, la recherche d’un métier passe beaucoup par la création d’un ‘réseau’ de connaissances… L’École est le premier vecteur du réseau du futur travailleur !
Privé de cela, un étudiant ‘à distance’ devra faire preuve d‘une rigueur et motivation décuplées, au risque de se retrouver démuni sur le marché du travail. Je sais que ces écoles en ligne sont des solutions alternatives pour des situations de vie singulière (problèmes de santé, reconversion professionnelle tardive, enfant en bas âge, etc.). Je conseille donc aux concernés de se renseigner sur une École avant de s’y engager, puis de rechercher une émulation complémentaire sur Internet, aux travers de forums, groupe de discussions, Discord dédiés, etc. Ne restez pas isolés !
Le tableau n’est pas noir pour autant. Je connais une poignée d’autodidactes surmotivés qui ont réussi sans la moindre formation ou d’anciens étudiants qui ont abandonné leur école trop coûteuse pour achever leur formation par eux-même. En effet, je suis plus optimiste sur les formations ultra-spécialisées (Exemple: Rig, modélisation ou animation 3D, story-board, etc.) car ces compétences sont très pointues et donc très recherchées.
Il existe pas mal de solutions de formations à la demande en ligne (Elephorm, Schoolism…). Durant mon année sabbatique, j’ai par exemple pu m’initier à Zbrush en ligne, moyennant une centaine d’Euros à peine. Le champ des possibles est donc très vaste… À condition d’être rigoureux et motivé !
Je reçois de plus en plus de questions liées aux métiers du jeu vidéo et de l’animation. Afin que tout le monde puisse bénéficier de mes réponses, j’ai créé cette page FAQ dédiée. Je mettrais en page progressivement les réponses à d’autres questions. Vous pouvez réagir et me posez vos question sur le fil twitter dédié.